La dynamique universitaire au sein de la région Asie du Sud-Est s’inscrit dans un environnement en mutation, qu’il soit économique, environnemental, technologique, culturel, social ou juridique, qu’il soit local, national ou régional. Ces mutations conditionnent la définition et la mise en place opérationnelle des missions académiques classiques des établissements d’enseignement supérieur (EES) face aux défis qu’ils doivent relever :

 

Pression démographique et généralisation des enseignements secondaires obligatoires.

Impact socio-économique du développement des classes moyennes avec des conséquences sur la demande en formation continue.

Développements technologiques et plus globalement du numérique

Perspectives d’autonomisation des établissements et recherche de diversification des ressources financières

Définition et mise en place d’une démarche-qualité contextualisée et déclinée dans les domaines de l’offre de formation professionnalisante et de la recherche-innovation (liste non exhaustive).

Ces mutations en cours au Cambodge comme au Vietnam doivent être pensées comme autant de défis que les EES doivent relever : quel que soit leur environnement ou leur niveau de développement, ils sont conscients de la nécessité d’inscrire ces mutations dans la définition et la mise en place de leurs plans stratégiques de développement, afin de leur permettre d’assumer pleinement une responsabilité sociétale.

Penser le monde de l’enseignement et de la recherche comme moteur stratégiques du développement suppose toutefois de relever préalablement certains défis comme l’identification des besoins en formation de la société. C’est par un dialogue entre monde académique et acteurs socio-économiques que peuvent se développer des solutions partagées, et ainsi renforcer la mise en cohérence entre des besoins socio-économiques d’une société et l’offre de formation d’un EES, notamment en ce qui concerne ses premiers cycles professionnalisants. Il s’agit également de valoriser l’innovation issue de la recherche et son impact positif sur son environnement socio-économique, et de s’appuyer sur des modèles de transferts de technologie déjà éprouvés en vue d’étudier leur transposition dans d’autres conditions et environnements.

À ce défi lié à un environnement en mutation, s’ajoute un autre défi : une volonté politique des gouvernements cambodgien et vietnamien d’autonomisation des EES.

Au Vietnam

L’Assemblée nationale a promulgué le 19 novembre 2018 la loi no.34/2018/QH14 qui révise le texte législatif relatif à l'enseignement supérieur no.08/2012/QH13 voté en juin 2012. Cette nouvelle loi, qui entrera en vigueur à partir du 1er juillet 2019, apporte des ajustements majeurs à la politique de développement de l'enseignement supérieur en ce qui concerne la généralisation du processus d’autonomisation.

Au Cambodge

Les orientations stratégiques de la Politique sur l’Enseignement supérieur - vision 2030 – obligent les EES à « élaborer un plan pour améliorer la gouvernance et la gestion dans le secteur de l'enseignement supérieur » et à « élaborer un plan pour la création d'une université "modèle" au Cambodge qui fonctionne de manière autonome et de haute qualité ».